Précédemment, dans Chroniques d’un Vampire Millénaire…
Valentin cède de plus en plus à sa nature monstrueuse. Après avoir trouvé refuge dans le village de Bongrenier, il a manipulé le chef de village ainsi que sa famille, pour se faire passer pour une créature surnaturelle bénie et en faire des volontaires pour ses appétits de sang. Après avoir ainsi pris le contrôle informel de la famille après la mort du patriarche, il s’établit en chef de culte au fil des décennies et oublie peu à peu son humanité, au profit des plaisirs et pouvoirs que peuvent lui procurer sa nature damnée.
Et maintenant…
Lancer de dés : 4:2. Progression : 2
Amorce 21-1 : « Vous êtes coincé dehors lorsque le soleil se lève et vous vous abritez dans un endroit où vous n'êtes pas censé être. Un enfant vous découvre et se lie d'amitié avec vous. Créez un Personnage d'enfant mortel et chroniquez une Expérience qui vous rende plus humain. »
Depuis quelques années, l’enivrement du sang que me procurent mes fidèles ne me fait plus beaucoup d’effets. Il en est devenu triste, insipide. Il m’arrive de rejeter leur « rituel » tant cela me désintéresse. Je me suis mis à de nouvelles habitudes : chasser. Mais pas l’animal, l’humain.
J’ai commencé par dévorer ainsi quelques villageois de maisons alentours du village. Et le goût de leur sang en fut délicieux en comparaison. Je ne saurais dire si c’est d’avoir goûté un nouveau sang, ou que le sang d’autrui est plus riche que ceux dont je puise les veines depuis si longtemps. À moins que ce soit le plaisir de la chasse, de voir la terreur dans leurs yeux au moment de me nourrir.
Bien sûr, seuls mes fidèles connaissent ma nature inhabituelle, et pas en détail. Je ne peux laisser mes cibles extérieures en vie et que se propage la nouvelle de mon existence. J’ai tenté de cacher les corps, de faire passer cela pour des attaques d’animaux, comme j’avais fait avec mon père à mes débuts. Mais trop de disparitions attireraient l’attention, et je ne peux vider ainsi toute vie dans le village où je réside.
J’ai pris l’habitude ainsi de partir de nuit, à cheval, à la rencontre d’autres villages alentours. De chasser près d’eux, et me repaître de mes proies. En ne chassant pas tous les soirs, mais espacés… en choisissant des victimes variées, femmes, hommes, vieillards… en changeant de villages autant que possible… Jusqu’à présent, des rumeurs d’attaques d’animaux sauvages circulent ici et là, mais personne n’a la moindre idée que cela puisse être l’œuvre d’une seule personne. Les hommes de Dieu sont si convaincus que leur foi les protège du mal qu’ils ne soupçonnent pas le loup dans la bergerie.
La foi, non. Mais le soleil…
Quelque chose a changé en moi, au fil du temps. La morsure du soleil s’est faite de plus en plus douloureuse. Si à mes débuts elle était délicate, mais supportable, tant que je restais dans l’ombre, désormais j’ai la sensation que ma peau et mon âme tous entiers s’embrassent au moindre rayon. Et voilà pourquoi je me retrouve à rester dans cette grange, à l’écart, à l’abri de la lumière. Tout est bien fermé, je n’ai plus qu’à attendre longuement et péniblement la nuit.
Pour sécuriser mes chasses, j’ai fini par me rendre dans des villages de plus en plus éloignés, maximiser la variation entre les lieux. Mais cette nuit, je n’avais pas mesuré à quel point je m’étais éloigné. Le temps de faire le trajet, trouver ma proie, me servir, et le retour… J’ai senti la menace du soleil alors que j’étais encore éloigné de Bongrenier, et je me suis installé dans le premier refuge que j’ai pu trouver.
Quand la porte s’est ouverte, je me suis mis en alerte. Soit j’allais devoir me trouver convainquant envers le propriétaire des lieux, soit j’allais faire une victime de plus. Mais en fait d’un grand gaillard bien bâti que je pensais trouver, c’est un enfant, haut comme trois pommes, qui est entré. Quel âge pouvait-il avoir ? Six, huit, dix ans ? Il m’a regardé et m’a demandé en toute innocence, « bonjour, vous êtes qui ? »
J’ai été déstabilisé. Je n’allais pas tuer cet enfant sans raison, il ne représentait pas une menace. Et je me suis dit que je pourrais lui servir un mensonge facile pour qu’il ne m’inquiète pas.
Je l’ai interrogé pour en savoir plus. Il s’appelle Damien, et il est le plus jeune fils du paysan voisin. Parce qu’il cause plus d’ennui qu’il ne peut aider, on lui a dit d’aller jouer dans la grange et ne pas en sortir avant que son père ne vienne le chercher en fin de journée. J’ai rapidement compris que je devrais accepter cette jeune compagnie, il serait suspect de voir Damien trainer dehors. Nous avons alors passé la journée à discuter.
« Tu sais, j’ai connu un Damien, avant », lui ai-je dit. Il m’a demandé comment il allait. Et là, sans répondre, j’ai soudain mesuré le temps passé depuis ma fuite de mon village. Combien de saisons s’étaient écoulées ? innombrables. Le Père Damien était probablement mort de vieillesse, si autre chose ne l’avait pas emporté avant ça.
Penser au Père Damien m’a fait penser à Dieu, à ce qu’il représentait. J’ai interrogé le jeune garçon, dont l’éducation religieuse était aussi sommaire que la mienne quand j’étais encore mortel. Nous avons parlé de Dieu, de foi, du diable, de l’enfer. De nombreux sujets sur lesquels je le lançais semblaient bien au-delà de ce qu’il était prêt à assimiler, mais ses réactions innocentes et parfois hors de propos m’ouvraient sur des perspectives que je n’avais pas imaginé. Pour Damien, il ne servait à rien de vouloir se cacher de Dieu, parce qu’il voyait tout et qu’on finirait pas être puni quoi qu’il arrive. Que le mieux était encore de faire le bien aux autres pour que Dieu se rappelle surtout le bien qui a été fait, et non le mal. Son élocution était parfois difficile, mais son esprit était plus vif que je ne pensais. Peut-être avais-je pris le mauvais chemin pour des raisons plus mauvaises que j’aurais pu le soupçonner. Peut-être suis-je digne d’envisager, juste envisager la rédemption. Peut-être que Damien est un message que Dieu lui-même m’envoie comme une change à saisir.
Quand son père est arrivé pour le ramener, je me suis caché derrière quelques touffes de foin en lui disant de taire ma présence. J’ai pu attendre la tombée de la nuit juste après, Puis rentrer à Bongrenier, l’esprit pleine de pensées contradictoire.
Progression de la chronique
Souvenirs :
Sauvetage de chevalier
─ Je viens au secours de François de Vilanouin, chevalier errant blessé ; je lui panse les plaies avec des herbes médicinales locales, il me récompense d’un écu d’or.
Moi, vampire
─ J’ai été amené devant le seigneur de Roche, ignorant que je serais le dernier d’une longue lignée de sacrifices pour son appétit diabolique ; je me suis réveillé abandonné dans la forêt face à un ours, et un cri de terreur de ma part l’a fait fuir en grondant de douleur.
─ J’ai tué mon père dans mon nouvel état, assoiffé de sang ; j’ai caché son cadavre dans la forêt
─ J’ai transformé Louise en vampire par accident alors qu’on cherchait le corps de mon père
Frappe au bâton
─ Je me retrouve encerclé par un groupe de loups en cherchant des baies dans la forêt ; mon bâton de marche parvient à les repousser jusqu’à ce qu’ils abandonnent, frappant vite et bien.
─ J’ai affronté Louise à mort pour qu’elle ne révèle pas mon secret. Mes coups de bâtons peuvent même éliminer une créature surnaturelle comme moi, bien manié.
Un nouveau foyer
─ J’ai fui mon village et ma famille pour vivre loin des hommes ; je me suis installé dans une bâtisse à l’écart de tous sans propriétaire
─ Robert d’Amboise a cohabité avec moi quelques jours dans cette modeste demeure ; il m’a appris beaucoup de choses sur notre condition, et également à monter à cheval
Des débuts de seigneur
─ Je suis arrivé à Bongrenier où je me suis installé chez le chef de village ; lui et sa famille deviennent des serviteurs de plus en plus zélés au fil des années.
─ Après la mort de vieillesse de Gaston, j’ai mis Ivan sur le trône, qui est en fait mon second, et tué Claude pour insubordination.
Journal :
Personnages :
Henri de Roche, le seigneur local et un vampire ; on le dit si cruel qu’il ne vivrait pas dans la crainte de Dieu
Père Damien ; Curé local inflexible
Ivan, fils aîné de Gaston : chef fantoche de Bongrenier, fidèle à moi
Robert (immortel) : un vampire dur mais jovial qui cherche la compagnie ; il m’a fait confiance du fait de mon jeune âge et appris diverses choses sur l’existence vampirique
Damien, jeune fils d’un paysan en bordure de Bongrenier : la parole de ses pensées innocentes mai juste mettent en branle ma monstruosité.
Compétences :
Connaissance des plantes sauvages
✘ Maniement du bâton
Cuisine rustique
✘ Assoiffé de sang
Honteux
Équitation
Ressources :
Un bâton de marche solide
Un écu d’or
Une bâtisse de bois en bordure de plaine et d’une forêt
Un village (Bongrenier) d’environ 350 âmes qui m’est relativement dévoué
Marque :
Crier à plein poumons peut littéralement percer les tympans de ceux qui m’entourent jusqu’à les faire sombrer dans l’inconscience
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